Indice de notre ignorance


La connaissance ne dépend pas de notre volonté

Il y a des lois pour connaître les choses. On ne peut pas décider de percevoir une fleur en tant que tulipe alors que c'est une rose. Ce n'est pas possible. On s'approche, on regarde bien, il y a assez de lumière, on voit ce que c'est. C'est tout. Par contre, une croyance, un dogme, une représentation imaginaire ... tout cela dépend de moi, de ma volonté. Je peux changer et faire autrement, prendre un autre dogme, une autre représentation... Mais la connaissance n'obéit pas à ce processus.

L'indice de notre ignorance

On peut avoir des doutes en regardant notre vie et en remarquant que quelque chose n'est pas cohérent. Nous menons notre vie d'une certaine façon parce que nous pensons être dans la vérité, pourtant elle ne nous donne pas satisfaction. Il nous manque toujours quelque chose. On court derrière un "fantasme" : "Je vais être heureux…" On voit que c'est faux, car on est fragile. On recommence et on est assujetti à l'insatisfaction. Ceci n'a pas de fin et ce n'est pas normal. Normalement on devrait vivre heureux puisque c'est notre aspiration naturelle. Si ce n'est pas le cas, c'est que quelque chose n'est pas clair, on est ignorant.

Nous pensons que l'on peut acquérir de la joie, du bonheur, comme on acquiert un objet matériel. L'enseignement métaphysique exprime le contraire : nous avons cette joie en nous mais elle est voilée. Le travail spirituel consiste à enlever ce qui est erroné ou vague. Supprimer le doute pour que la vérité surgisse. Beaucoup de personnes restent dans le doute, évitant ainsi de prendre leurs responsabilités concernant la recherche d'une connaissance juste de soi et de la vraie joie.

Pourquoi la souffrance physique où morale apparaît-elle comme une privation ? Parce que lorsqu'on ne souffre pas physiquement ou moralement, on jouit alors de la joie de Brahman. Mais de cela, l'homme ordinaire n'est pas conscient. Il pense que sa joie vient d'un repas délicieux, d'émotions excitantes, d'idées où d'actions captivantes ou d'autres choses matérielles pour lesquelles il éprouve du désir.

En réalité, aucune joie n'existe indépendamment de Brahman qui est Plénitude de soi, Sérénité. On a oublié cette vérité première. La souffrance est considérée comme une privation car, normalement, l'homme est en Joie. S'il ne l'est pas, c'est qu'il demeure dans l'Ignorance, pris au piège de sa propre illusion.