Le Vedanta : définition


Le terme Vedanta désigne l'enseignement essentiel exposé dans l'ensemble des traités qui constituent la partie finale des Védas, c'est-à-dire les Upanisads.

Le Vedanta fait partie des six darsanas de la doctrine métaphysique indienne. Darsana signifie "voir juste".

La façon de considérer les êtres vivants et le monde sensible dont ils font l'expérience est appelée darsana et les différentes façons d'appréhender ces données constituent les différents darsanas. A savoir :
      - Vedanta,
      - Samkhya,
      - Yoga Sutra,
      - Mimansa,
      - Nyaya,
      - Vaisesika.

Dans les darsanas sont abordés les principaux sujets indispensables permettant de déterminer la nature réelle de la Conscience. On définit avec précision ce qu'est une entité matérielle et ce qu'est une entité non-matérielle, c'est-à-dire la Conscience.

La philosophie védantique n'est liée à aucune croyance sous forme d'idées reçues. Toutes les réalités principielles mentionnées dans les traités de métaphysiques sont reconnaissables grâce à nos observations méticuleuses, à notre intérêt réel pour la vérité absolue de la conscience et au développement de la qualité de notre concentration mentale.

Notre milieu mental est lui-même l'indice de l'existence d'une entité non-matérielle, la Conscience. Cette précision est importante pour analyser notre personnalité, pour bien situer nos souffrances et déceler leur cause ultime derrière les causes auxiliaires.

Nous observons dans la vie que l'existence de la conscience est associée à des réalités très différentes. A l'état de veille, notre vie s'exprime par l'ensemble de la notion de je, du mental et du corps grossier. Lorsque nous marchons, par exemple, cette action est réalisé par le corps le mental et la notion de je. Dans cette condition-là, l'être humain représente ces trois réalités principielles à la fois (corps grossier, mental, notion de je).

Lorsque l'individu rêve pendant le sommeil, il se déplace aussi, mais sans la participation de son corps grossier. Dans cette condition l'homme représente seulement le mental et la notion de je.

Dans l'état de sommeil profond, l'absence de toute expérience, par le corps ou par le mental, est perçue aussi par la conscience . Au réveil, la mémoire de cette absence de toute expérience en est la preuve. La nature réelle de cette conscience-témoin est mal définie au moyen de nos observations habituelles. Or, la définition de la conscience qui témoigne du sommeil est capitale pour comprendre la nature essentielle de l'être humain. Ce témoin représente-t-il l'ensemble de nos états mentaux et corporels ou bien tout en demeurant au sein de cet agrégat "corps-mental" se situe-t-il au-delà de celui-ci par sa nature essentielle ?

La connaissance des réalités principielles qui constituent tout être vivant est suffisante pour découvrir fondamentalement l'homme et pour le libérer de ses souffrances issues de son ignorance. On n'a pas besoin de faire appel à des dogmes religieux ou autres.

Toute connaissance exige un moyen de connaissance approprié. C'est la raison pour laquelle les traités védantiques ont approfondi les moyens de connaissance qui s'imposent dans la vie de l'être humain. Tout acte, toute pensée, toute conception de l'être vivant et du monde sensoriel porte en soi le germe de conséquences futures. C'est pourquoi les sages hindous ont trouvé légitime d'analyser notre vie sur terre, de connaître la constitution de l'être humain incarné, de comprendre la raison qui l'a conduit vers cette vie empirique ainsi que le but réel de cette dernière.

Cette analyse doit être basée sur des éléments dont l'existence ne peut être niée, comme par exemple la souffrance. L'analyse de chaque expérience que nous faisons dans le monde empirique - joie, souffrance... - peut nous conduire à la découverte de notre essence, car cette essence, la Conscience, se manifeste à travers tous nos sentiments, tous nos états mentaux.

Cet approfondissement nous conduit à découvrir derrière toutes les manifestations empiriques l'existence de deux réalités fondamentales :
- l'une, matérielle, "la Matière" (base productrice des multiples phénomènes perceptibles),
- l'autre, non matérielle, "la Conscience", (substratum de tout ce que nous pouvons connaître).

L'homme ordinaire a une idée "grosso modo" des êtres vivants et de leur champ d'expériences. Cette conception constitue la base même de toutes les expériences sous forme de percevant/perceptible. Cette façon de voir "grosso modo" est loin d'être négligeable dans la vie quotidienne, et il faut en tenir compte. Cependant cette conception ordinaire n'explique pas tous les éléments de la vie mais, au contraire, en souligne les incohérences. C'est la raison pour laquelle s'impose la nécessité de découvrir le véritable niveau de réalité métaphysique de tous les éléments de la vie.